Dans un monde où tout va vite, où pratiquement tout est accessible, je ressens de plus en plus le besoin de ralentir ce train qui file à toute allure. Lorsque je m’assoie pour tricoter, filer ou tisser, je retrouve la paix et la tranquillité. Quand je commence un projet, je sais que je ne peux pas aller vite, ce processus de création demande de la patience et du temps. Tout à coup, mon rythme cardiaque ralenti et mes pensées cessent de se bousculer. Je ne fais qu’un avec mon projet.
Le fait de confectionner quelque chose de mes mains me passionne énormément et lorsque j’arrive au résultat final, j’éprouve un immense sentiment d’accomplissement. Mon enfance et ma période d’adolescence ont été particulièrement pénibles, au point où je trouvais que la vie ne valait pas la peine d’être vécue. Cependant, quelque chose me poussait à me battre. Tout d’abord, ce fut la musique. Elle a été mon échappatoire. Grâce à elle, j’ai pu exprimer des sentiments que je n’arrivais pas à extérioriser. Ensuite est venu le goût de confectionner des choses de mes mains. En confectionnant mes vêtements à l’aide du tricot et de la couture, j’ai rapidement compris que je pouvais utiliser ces médiums pour également exprimer des sentiments coincés à l’intérieur de moi-même.