Il y a des moments dans la vie où le silence devient un compagnon inattendu. C’est ce qui s’est produit pour moi ces dernières années – une période de silence, de réflexion, et finalement de renouvellement. En effet, beaucoup d’entre vous se sont interrogés sur mon bien-être après une absence prolongée dans mes publications.
J’ai reçu un message récemment qui m’interrogeait à ce sujet. Il soulignait le fait que je n’avais rien publié depuis un bon moment, et je me devais de répondre.
Je vais bien, enfin, je vais mieux. La vie, dans son tourbillon incessant, m’a conduit à traverser des tempêtes, à me confronter à l’adversité, et à endurer des périodes de doute intensive. Ces dernières années ont été un peu difficiles, et je suis passé par de grandes remises en question – des moments nécessaires pour forger l’homme que je suis aujourd’hui.
Il est important de reconnaître ces périodes de notre vie, non pas comme des échecs, mais comme des étapes essentielles de notre croissance personnelle. Les obstacles rencontrés en chemin sont souvent là pour nous enseigner, nous façonner, et nous permettre d’apprécier les sommets avec une vue plus claire et plus sage.
La vie est un perpétuel mouvement, et bien que je sois resté dans l’ombre ces derniers temps, je n’ai pas cessé de progresser.
Face aux défis de la vie, j’avais fermé la porte à l’enseignement. Cependant, la perspective de renouer avec cette passion s’est présentée quand Marie-Pierre de Mapi Créations m’a suggérée de rejoindre son équipe à Montebello. Après mûre réflexion, j’ai accepté sa proposition enthousiaste. Assez curieusement, l’enthousiasme que j’avais perdu a ressurgi, me poussant à partager à nouveau ma passion pour le filage au rouet. Ainsi, je suis heureux d’annoncer que je tiendrai un atelier d’initiation à cette ancienne technique, le 16 février à Montebello.
Malgré mes périodes de doute, j’ai poursuivi ma passion pour le chant. Actuellement, je fais partie de deux ensembles musicaux : Coro Vivo, et le chœur de l’Orchestre symphonique de Gatineau. Nous nous apprêtons à présenter un concert de musique sacrée avec Coro Vivo. Parallèlement, avec l’Orchestre symphonique de Gatineau, nous nous préparons pour le Requiem de Brahms, un projet d’envergure, en collaboration avec la soprano Lyne Fortin et le baryton Gregory Dahl. Cela représente un travail considérable, cependant le chant est une composante essentielle de mon existence. Je réalise qu’il occupe toujours une place fondamentale dans ma vie.
Récemment, j’ai eu l’opportunité de partager ma passion pour le tissage avec la classe de quatrième année de ma conjointe. Ce fut une expérience des plus gratifiantes. Sur mon métier, j’avais entamé la création d’un foulard conçu à partir de laine que j’avais moi-même filée. Lorsque le moment est venu de retirer le foulard terminé de mon métier à tisser, j’ai été témoin d’un pur moment de magie. Les enfants, les yeux écarquillés, ont découvert avec émerveillement le produit de cette alchimie artisanale. Leurs visages illuminés par la surprise et l’admiration étaient un spectacle magnifique, un instant précieux qui souligne la beauté et l’importance de transmettre des savoir-faire ancestraux aux nouvelles générations.

La création artisanale de textiles offre une expérience à la fois authentique et personnelle, surtout lorsqu’elle implique des techniques sophistiquées et une attention particulière aux détails. Ce foulard est un bel exemple de l’art du tissage à domicile.
Le métier à tisser utilisé ici est le Rigid Heddle Loom fabriqué par Ashford, un outil populaire parmi les tisserands amateurs et professionnels pour sa facilité d’utilisation et sa portabilité. Il permet de tisser de beaux tissus avec divers types de fils.
Dans le cas de ce foulard, la chaîne est constituée d’un restant de laine commerciale. La trame est faite d’une fibre de mérinos que j’ai filée. Le choix de laines de grosseur Fingering pour les deux souligne une préférence pour un tissu fin et délicat.
Le détail qui distingue particulièrement ce foulard est le retors Navajo. Cette technique permet non seulement de créer un fil plus résistant mais aussi de préserver la séquence des couleurs, ce qui donne comme résultat un effet de dégradé attrayant.
La densité de tissage de 15 fils au pouce m’a permis de d’obtenir un tissu bien serré, offrant durabilité et maintien de la forme, tout en conservant la souplesse désirée d’une étoffe comme le foulard.
À très bientôt